Le week-end dernier se tenait aux Pays-Bas près d’Amsterdam, le festival A State Of Trance, un des rassemblements les plus attendus par les passionnés de Trance dans son ensemble, venant des quatre coins du monde pour l’occasion. Cette édition était particulièrement attendue avec notamment le retour d’Above & Beyond et pas moins de cinq scènes avec plusieurs pointures Psy, Uplifting ou encore Progressive cette année. Les tickets ont été sold out plus d’un mois avant la date de l’événement, ce qui n’était jamais arrivé auparavant. Nous nous attendions donc à du très bon de la part de l’organisateur Alda Events et de tous les artistes présents. Et nous n’avons pas été déçus. Un membre de l’équipe était présent et voici notre ressenti sur ce que nous avons vécu.
Un show visuel soigné et efficace
Habitué des events Hardmusic et notamment des festivals de l’organisateur Q-Dance qui sont réputés pour leur show visuel et leurs décors impressionnants, je n’avais pas forcément d’attentes démesurées sur ce point.
Mais j’ai cependant été agréablement surpris par les jeux de lumière sur le mainstage. Il y avait plus de lasers et de pyrotechnie par rapport aux souvenirs que j’avais des éditions 2015, 2016 et 2017. Mais le gros point fort était ces structures lumineuses carrées qui montaient et descendaient au-dessus de la foule. Tout ceci était très bien géré en harmonie avec les musiques. Un vrai point fort. Les écrans derrière les platines permettaient également de pouvoir proposer des mappings vidéo intéressants, ce qui a été très bien exploité notamment pendant le show d’Above & Beyond ou le set d’Armin van Buuren. Dans sa globalité, le mainstage était quand même un ton en dessous de celui de l’édition 2016 qui était plus massif. Mais dans l’ensemble, du très bon !
Je ne suis passé que rapidement sur les autres scènes mais elles étaient dans l’ensemble bien fournies en écrans et en lumières, que ce soit l’immense scène Who’S Afraid Of 138 ?! ou les scènes Progressive ou Road to 1000, plus petites. Alda a vraiment fait des efforts sur toutes les scènes cette année, ce qui n’était pas forcément le cas lors des éditions que j’ai pu faire auparavant; c’était appréciable.
On notera notamment cette sorte de bande lumineuse qui encerclait la totalité du stage Road to 1000, j’ai beaucoup apprécié. Les écrans derrière les platines de la scène 138 étaient également impressionnants.
Par rapport au son, il était plutôt bon dans l’ensemble et meilleur sur le mainstage par rapport à plusieurs éditions précédentes à mon goût. Difficile de faire bien mieux dans des salles telles que le Jaarbeurs d’Utrecht qui ne sont pas des salles de concert.
Une ambiance internationale et familiale
Il y avait cette année plus de 30000 personnes présentes. L’ambiance était très bonne sur tous les stages et on ressentait vraiment ce côté international que l’on retrouve vraiment uniquement dans ces gigantesques rassemblements, d’autant plus sur le mainstage.
La diversité en matière d’âge est très marquée dans les événements Trance et cette édition d’ASOT nous l’a encore une fois prouvée même si on peut observer un certain rajeunissement cette année. La Trance arrive-t-elle (enfin) à attirer un public plus jeune ? Vaste sujet…
Le côté familial que l’on confère souvent à la Trance se retrouvait moins sur le mainstage mais davantage dans les stages plus petits et notamment la scène 138 qui a plus que jamais ses fidèles.
Ceci dit, dans l’ensemble, je n’ai vu aucun débordement et les gens étaient dans un très bon état d’esprit et très motivés sans pour autant sauter de partout, ce qui est agréable aussi parfois !
Une organisation au poil
Comme souvent aux Pays-Bas, l’organisation était très bien ficelée. L’entrée s’est bien déroulée puis l’attente aux lockers, aux bars ou aux tokens était acceptable. J’ai également trouvé la signalisation encore meilleure cette année. Ils avaient prévus plus de bars, de toilettes et de stands de nourriture par rapport aux éditions que j’ai pu faire auparavant.
Des sets variés sur le mainstage
Une fois n’est pas coutume, j’ai passé quasiment la totalité de l’event sur le mainstage. La line up me plaisait beaucoup personnellement et les sets variés ont permis d’alterner les différentes émotions et énergies que la Trance peut procurer.
Vous pouvez retrouver dans la vidéo ci-dessous l’intégralité des lives vidéo des sets du mainstage.
Voici en quelques mots ce qui nous a marqué.
Cosmic Gate
N’étant pas vraiment au fait de leur actualité, leur set ne m’a pas forcément marqué pour autant. J’ai quand même apprécié certains sons comme le remix de Only Road sorti chez Anjunabeats, le remix de L.E.D. There Be Light ou encore le grand classique Exploration Of Space (la version Cosmic Gate Third Contact Remix) qui a été très bien accueilli par la foule. Un bon set néanmoins pour se préparer tranquillement au show d’Above & Beyond.
Above & Beyond
C’est peu de dire que ce set était très attendu. Dès les premières notes, l’ambiance étant fantastique et nous avons vite senti que beaucoup avaient fait le déplacement en grande partie pour eux.
Comme souvent en mode festival, ils avaient un créneau d’1h30 contre 2h le plus souvent lorsqu’ils sont en mode concert.
Ils ont abordé ce set d’une façon très intelligente en alternant leurs morceaux les plus célèbres comme Flying by Candlelight, Happiness Amplified et Northern Soul à la toute fin avec la voix de Richard Bedford ou encore Distorted Truth et des titres beaucoup plus typés Anjunabeats avec pas mal de sonorités Progressive et Electro comme une toute nouvelle plaque d’Andrew Bayer, l’intro avec Mama Africa de Ilan Bluestone ou encore Prelude 2018. Ils ont également proposé d’autres sons beaucoup plus punchy limite Tech voire Psy Trance pour bien montrer qu’ils étaient là dans un event Trance ! Le titre Waltz limite Psytrance était très surprenant par exemple.
En somme, un set très réussi de la part d’Above & Beyond qui l’ont bien tourné dans l’esprit d’un festival Trance comme l’ASOT.
A noter également que le set était accompagné quasiment tout du long d’un mapping vidéo qui leur servait à passer des messages ou introduire les morceaux mais également de passer les clips de certains morceaux dans un esprit toujours très trippant. Cela a vraiment ajouté un gros plus à leur performance déjà très aboutie.
Above & Beyond ont été annoncés en marge de la soirée à l’Electronic Family, autre grand rassemblement Trance qui se tient chaque été aux Pays-Bas. Très bonne nouvelle pour ce festival que nous avions fait en 2017.
Armin van Buuren (mainstage)
Après un warm up set 100% vinyles classic et un set sur la scène 138, troisième set très réussi de la soirée de la part du boss Armin van Buuren !
Il a alterné des nouveaux morceaux, les titres les plus attendus du moment mais aussi beaucoup d’Uplifting, un peu de Psy et même de l’Acid et du Hardstyle.
Niveau nouveautés, il a dévoilé une collab avec Above & Beyond qui l’ont rejoint sur scène pour l’occasion et qui s’appelle Show Me Love. C’est clairement un événement de voir ces légendes travailler ensemble car Above and Beyond font très très peu de collaborations. Un titre plutôt réussi qui sonne très Anjunabeats pour le coup !
Il a également commencé son set tout en émotion avec un nouveau morceau intitulé La Résistance de l’Amour (en français s’il vous plaît) et qui serait un nouvelle collab avec Shapov après The Last Dancer et The Origin.
Enfin, il a certainement dévoilé le futur dancefloor killer qui va sévir un peu partout les prochains mois avec un nouveau morceau qui pourrait bien s’appeler Turn It Up. Un titre très calibré mainstage un peu à la manière d’un Blah Blah Blah avec des sonorités Psytrance et un vocal très accrocheur.
A noter un final plutôt énervé avec des sonorités Early, Acid et Hardstyle avec un mash up W&W x AvB vs. Warp Brothers – Ready To Rave Phat Bass et un remix Hardstyle de Blah Blah Blah pour conclure !
Pour le reste, il a proposé plusieurs morceaux et mash up intéressants et souvent très axés Uplifting avec du ReOrder, du RAM ou encore du Aly & Fila.
MaRLo (Tech Energy Set)
MaRLo n’a pas fait dans la dentelle avec un set qui a frôlé à plusieurs reprises les 150 BPM de vitesse !
Avec son label Reaching Altitude, MaRLo développe un style très orienté Tech Trance et souvent expérimental avec des sonorités Hardmusic parfois mais sans laisser pour autant de côté des sonorités plus Uplifting.
On peut dire que son set a vraiment été à l’image du label.
L’enchaînement Darren Porter – Inertia, MaRLo – Enough Echo, TNT aka Technoboy ‘N’ Tuneboy & DJ Isaac – The Realm w/ The Ultimate Seduction – The Ultimate Seduction, MaRLo & Avao – We Are The Future symbolise parfaitement les différentes influences du moment de MaRLo : Uplifting, Tech Trance, Hardmusic, tout y était !
Il a également présenté un remix de The Prodigy – No Good (Start The Dance) avec des kicks à la limite du raw Hardstyle. Est-ce la naissance de la Raw Trance ?!
Enfin, il y a eu beaucoup beaucoup d’ID qui seront, on l’espère, dévoilées très vite !
Il a terminé son set tout en émotion avec A Thousand Seas (Dan Stone Remix) afin de préparer le terrain à Future Code.
Ben Gold & Omnia presents Future Code
Ben Gold et Omnia avaient la lourde tâche de clôturer le mainstage avec le lancement de leur nouveau duo Future Code. Le choix de les placer en toute fin de festival a été très discuté étant donné leur style très mélodieux et vocal qui a radicalement tranché avec l’énergie de MaRLo. Mais l’idée était de redescendre petit à petit avec quelques douceurs pour terminer avec le sourire. Très bon choix de la part d’Alda Events selon nous.
Ils ont passé plusieurs collabs exclusives qui devraient sortir prochainement dont une avec la chanteuse Roxanne Emery qui l’a interprété en live et une avec Ruben De Ronde qui a rejoint les deux artistes sur scène pour l’occasion.
Pour le reste, il y a eu beaucoup de mash up et des titres très attendus d’Omnia dont I Believe (en mash up avec Reflex de Luke Bond), Fusion, For You ou encore For The First Time (le remix de Ben Gold).
Ils ont également passé leur collab The Gateway avec une mélodie très happy, ce qu’on adore en fin de set.
Ils ont su accompagner le public pour la fin de la soirée tout en émotions avec des vocales qui sont devenues de véritables hymnes comme Till The Sky Falls Down ou encore Waiting.
Ils ont ensuite conclu sur l’hymne de l’édition d’ASOT 750 composé par Ben Gold, certainement un des meilleurs jamais produits. Ou comment conclure en beauté une très belle soirée. 🙂
En route vers un ASOT 1000 légendaire ?
A deux ans désormais de cette fameuse ASOT 1000 attendue de pied ferme par tous les passionnés de Trance, on peut dire que l’event est plus vivant que jamais malgré quelques craintes sur les dernières années.
L’event a été sold out très rapidement cette année et on voit qu’Alda parvient encore à progresser que ce soit en terme d’organisation ou de scénographie même si il est possible de faire encore mieux sur ce dernier point.
Le rajeunissement relatif du public et l’implantation des scènes Psy et Progressive depuis quelques années désormais incitent également à l’optimisme pour un mouvement Trance souvent décrié comme stérile.
Tout est donc réuni pour que ce festival continue de s’imposer année après année et on resigne volontiers déjà pour ASOT 950. 🙂