K-Style : portrait d'un artiste qui savoure son retour aux sources

Longtemps connu pour ses vidéos sur YouTube, le Belge Kstyle est aujourd’hui un dj et producteur de hardstyle avant tout. Dans cette interview, nous sommes revenus sur sa transition depuis YouTube vers le studio, ses premières fois au Cap'tain ou encore ses futures releases.

Pour écouter la version audio de cet entretien : https://youtu.be/LWRbIVhqwSU

Salut Quentin, comment vas-tu ? Peux-tu te présenter rapidement ?

Je vais très bien, bonjour à tous ceux qui nous lisent !

Je suis K-Style, un artiste passionné de musique électronique vivant en Belgique. Je compose et mixe de la hardmusic, plus précisément du rawstyle.

Tu es un ancien youtubeur, qu’est ce qui t'avait donné envie de lancer cette activité à l’époque ?

A la base, pour moi, YouTube était simplement un moyen de communication. Je fais de la musique depuis que j’ai 13/14 ans : j’ai commencé dans un groupe de punk/rock ! Rien à voir avec le hard, bien qu’on y revienne progressivement avec certaines influences que je transmets dans mes musiques. Je faisais pas mal de soirées du côté de Tournai, en Belgique. Je mixais régulièrement à l’H2O, un club où j’avais une résidence.

Vers 2015/2016 j’ai constaté l'essor de YouTube et je me suis demandé s’il n’y avait pas quelque chose à faire en rapport avec la musique et les festivals. J’ai commencé par des vlogs, sans prétention, tournés lors de festivals où je me rendais. Ça a eu un joli succès, j’étais ravi et je me suis laissé embarquer dans cette image de youtubeur, même si je n’aime pas forcément le terme.

Si on revient aux origines de cette passion, comment es tu tombé dans la hardmusic ?

Mon meilleur pote, Martin, était fan de hard. De mon côté, j’écoutais un peu de tout : house , EDM et un peu de hard. Martin, justement, me disait que le hard c’était mieux que le reste ! Ce qui m’a vraiment fait tomber dans la hardmusic, c’est l’album de Coone, The Challenge qui avait été teasé à travers des vlogs sur YouTube durant un mois où il montrait l'avancée de son album. C’est là que j’ai connu Da Tweekaz, Hard Driver, Wasted Penguinz…

Après, j’ai fait The Qontinent pour la première fois, et s’en était fini de l’EDM, Martin avait donc raison ! Du côté de mon groupe de rock, nos études nous prenaient du temps et c’était compliqué de se coordonner. Le guitariste du groupe m’a fait découvrir FL Studio et j’ai compris que je pouvais faire de la musique, seul, depuis chez moi. Et j’ai commencé le hardstyle comme ça, en comprenant comment les djs produisaient leurs tracks !

Tu as évoqué la communication, pour toi : quelle est la clé pour se rendre visible ?

Il n’y a pas vraiment de clé (rires) ! Il faut s’inspirer de ce qui fonctionne et apporter sa touche personnelle. Il faut s’adapter en fonction des résultats et se remettre régulièrement en question. J’adore comprendre ce qui plaît au public, sur YouTube j’étais matrixé par ça ! Maintenant, sur le côté artiste, je garde toutes les petites astuces pour créer du contenu sur les réseaux sociaux.

Qu’est ce qui t’a poussé à réduire le nombre de vidéos pour te recentrer sur l’activité en studio ?

YouTube est intransigeant, il faut être très actif ! En passant d’une à deux vidéos par semaine, je mangeais YouTube, dormais YouTube… Et je continuais mon travail à côté, dans la finance, ce qui n’avait rien à voir. Dès que je rentrais, je travaillais sur les vidéos : écriture, tournage, montage… Je me suis fait rattraper par le rythme et par le personnage que je jouais. Je devais être constamment plein d’énergie, j’étais à fond. Juste avant le covid, je me suis grandement remis en question. Je me rendais compte que le côté musical de ma personnalité ressortait moins. Je mixais de temps en temps, et grâce à YouTube j’ai eu de belles opportunités, mais, j’avais de plus en plus de mal avec l’image de youtubeur que je dégageais, ce n’était plus moi.

Fin 2019, j’ai pris la décision de ralentir le rythme, en repassant à une vidéo par semaine. Le covid a été une belle claque, mais m’a permis de me recentrer sur moi-même, de comprendre ce que je voulais faire et ce que je voulais être. Je me suis remis à composer de la musique, j’aime tellement ça, et ça a été plus que bénéfique pour moi. J’ai relancé FL Studio, puis un serveur discord et j’ai commencé à échanger avec d’autres producteurs. Après le covid, j’ai essayé de reprendre les vidéos, mais rien que le fait de reprendre ma caméra me rendait fou.

Il y a vraiment eu un avant et un après où j’ai compris que ce qui me faisait vraiment vibrer : c’était de faire de la musique. Je craignais de voir l’image du youtubeur prendre le dessus et qu’on me reproche ma « double casquette » mais j’ai été agréablement surpris. Challenge réussi donc, on vient me voir en tant qu’artiste désormais et plus en tant que youtubeur et ça me fait hyper plaisir !

Ta dernière release s'appelle Fall Again, peux-tu nous parler de l’histoire derrière ce morceau ?

Quand je parlais d’influence rock, c’est ma première sortie qui en contient. J’ai démarré avec le vocal du morceau, que j’aime beaucoup, et j’ai construit toute la musique autour. La première version  de la track a été terminée il y a un an et demi et j’attendais le bon moment pour la sortir, je l’ai bien retravaillée entre temps. Il y a de nouveaux kicks, de nouveaux leads et un mixage propre. J’ai insufflé cet esprit rock pour la première fois et une track plus proche du métal va sortir bientôt, j’ai commencé le teasing autour de celle-ci.

Est-ce que tu travailles avec d’autres producteurs francophones et si oui, de quelle manière ?

Via mon serveur discord et mes émissions sur Twitch, je fais pas mal d'écoutes de prods et j’ai découvert pas mal de producteurs. Je pense à Charmendo, KRB entre autres. J’aimerais vraiment créer un groupe d’entraides, entre potes compositeurs pour qu’on se soutienne mutuellement. Je bosse aussi beaucoup avec Fragments events qui organise des événements en Belgique. J’essaie toujours de proposer des jeunes talents francophones pour composer les line ups. Il y a énormément de talents qui ne demandent qu’à se faire connaître. On a pas les mêmes structures qu’aux Pays-Bas.

Est ce que tu as des collabs en cours ?

J’ai une collab sur laquelle je ne peux pas encore révéler grand-chose. Elle sortira lors d’un certain festival en Wallonie cet été… Ensuite, j’ai collaboré avec Mateor, qui compose de la musique orchestrale, des trailers de films… Il aime le hard et est très bon dans ce qu’il fait. On a mélangé nos deux styles. Enfin, j’ai une collab avec le producteur émergent KRB, elle devrait bientôt sortir.

Est-ce que tu peux nous parler de tes prochains bookings ? Tu prévois de revenir à Paris ?

A Paris, rien de prévu, mais je serais chaud de revenir ! Il y aura quelque chose d’un peu différent de prévu dans la capitale française, ce sera sympa et j’en reparlerai. J’ai mixé deux fois au Cap’tain et j’y reviendrai dans le courant de l’année. Pour le reste, rien n’est encore annoncé, elles auront lieu en Belgique. Pour cet été, ça commence à bien se remplir, j’ai hâte !

Pour les dates au Cap’tain, comment as-tu préparé ces dates spéciales ?

Quand j’avais 12/13 ans, j’écoutais les compils du Cap’tain, j’étais team jumpstyle ! J’écoutais Loic-D et tous les patrons de l’époque du tekstyle. Pour moi, ce club avait une immense aura, j’y étais pour la première fois à 20-21 ans et j’ai pris une claque. C’est un endroit impressionnant, blindé de monde et de lights dans tous les sens. Je me disais que ça devait être génial d’y mixer. J’ai rare que je me mette la pression, mais cette fois, j’avais un petit stress. Je voulais vraiment assurer et j’ai vraiment kiffé. C’était dingue ! La puissance du son, tout le matériel, le show light… C’était sensationnel. La deuxième fois, j’étais super hypé et c’était top !

K-style sur Instagram

J'ai 23 ans et je suis passionné de Hardmusic depuis 2014. Très porté sur les sous-genres du Hardcore, j'aime aussi le Raw ou le Hardstyle plus euphorique. J'ai rejoint Passion BPM en février 2022.

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