Le duo norvégien Da Tweekaz, l’un des acts Hardstyle les plus actifs de ces derniers mois, apparaît une nouvelle fois sur le devant de la scène avec « Hewwego » !
Ces deux scandinaves sont devenus au fil des années une des références du genre, intégrant le Top 100 DJ Mag en 2012, au 99ème rang, avant de progresser jusqu’à atteindre la 86ème position en 2013 puis la 66ème lors de la dernière édition du classement, boosté par des succès tels que « Break The Spell », « Real Love » ou encore le remix du titre « You and I » de Darren Styles & Gammer.
Cela les place au cinquième rang si l’on se limite au Hardstyle au sens large (et si l’on considère désormais Headhunterz comme en dehors de cet univers) derrière Frontliner, Coone, Brennan Heart et Radical Redemption, et au sixième rang si l’on prend les Harder Styles dans leur globalité (Angerfist, 37ème, est un act Hardcore).
Leur univers musical a de tout temps été joyeux, convivial, voire enfantin, avec des mélodies entraînantes et relativement faciles à mémoriser. Toutefois, l’émergence d’une déclinaison plus dure et sombre du Hardstyle, le RAW, les concerne également. Preuve en est leur titre « Little Red Riding Hood », aux sonorités plus agressives. De quoi surprendre certains de leurs fans et dans le même temps, ravir les amateurs de Hardstyle lassés des ambiances trop légères que l’on peut retrouver chez certains artistes du genre, souvent regroupés par certains sous le terme d’ « Emotional Hardstyle ».
Avec « Hewwego », le duo surprend une fois encore, débordant quelque peu cette fois-ci sur un autre genre musical à la mode, la Big Room House. Mais là où certains comme Headhunterz, Coone ou encore Noisecontrollers en sont parfois venus à modifier en profondeur la structure ou les kicks de leurs morceaux en s’inspirant de la Big Room ou du Dubstep, Da Tweekaz a ici simplement appliqué – en partie – un scénario de track Big Room tout en conservant la puissance des éléments typiques du Hardstyle.
Aussi, l’introduction annonce la couleur, avec une montée dynamique débouchant sur une sorte de drop à 150 bpm. Le break qui suit, lui, en revanche, affiche bel et bien un tempo plus lent, très proche de ce qu’Headhunterz ou W&W peuvent désormais produire. De quoi s’attirer les foudres d’un public Hardstyle exigeant ? Non !
En effet, en vue du dernier tiers du morceau, les deux norvégiens se redirigent vers un bpm standard de 150 bpm, et mieux encore, ce n’est pas un second drop qui attend l’auditeur mais bien un « climax » mélodieux plus proche de leur univers habituel. Pour les novices en Hardstyle, « climax » est le terme utilisé pour désigner la phase d’un morceau Hardstyle qui cumule mélodie et autres éléments poussés à leur maximum, tels que le kick ou les basses. Une sorte de pic du morceau, à l’image de ce que peut être un drop post-build-up en Big Room House ou en Dubstep. Sauf qu’ici, au lieu d’avoir une phase peu voire non-mélodieuse qui succède à une introduction qui l’est davantage, comme cela peut se voir sur un son tel que «Go Hard» de Quintino, ici c’est l’inverse.
Illustration avec le titre « Victorious & Glorious » de Zatox & Tatanka, anthem Hardstyle de l’édition 2014 du festival Emporium, qui se tient généralement en Mai, aux Pays-Bas. Direction 1:15 pour le fameux climax 😉 !
Da Tweekaz, dont l’année 2015 devrait une fois encore être riche en aventures et en productions, montre avec « Hewwego » qu’eux non plus n’ont pas peur de s’essayer à d’autres codes et sonorités n’appartenant pas à la famille des Harder Styles. Pas de quoi toutefois les imaginer – a priori – quitter la scène Hardstyle, comme ont pu le faire Showtek et Headhunterz (et comme le feront peut-être bientôt D-Block & S-te-fan) avant eux.