Electric Lyon 2016 : entre déception et espoir

Le week-end dernier se tenait à quelques minutes de Lyon la deuxième édition de l’Electric Lyon, festival dédié à la House sous toutes ses formes, que ce soit plus Progressive sur le mainstage ou plus Deep et Alternative sur les deux autres stages.

Sylvain était sur place et on a globalement été assez déçu de cet event pourtant très prometteur.

En voici les raisons.

Le lieu :
Le cadre est clairement le plus gros atout de ce festival. Articulé autour du lac de Miribel-Jonage, on est clairement en mode vacances avec la plage, des transats, plusieurs activités sportives… Située à quelques mètres du lac, on pouvait par exemple apprécier le son de la petite scène Owl les pieds dans l’eau, allongé sur le sable ou pour les plus courageux en jouant au beach volley. Le mainstage était situé un peu plus en retrait du lac mais entre plusieurs sapins, ce qui est vraiment appréciable.

On a cependant été surpris de voir que le parc n’avait pas été privatisé pour l’occasion, ce qui fait que les festivaliers ont dû cohabiter avec des familles, des groupes d’amis, des enfants venus ici pour se relaxer et s’amuser entre eux. C’était assez déstabilisant et on se sentait plus en vacances qu’en festival, ce qui incite plus à se reposer qu’à se bouger sur le dancefloor, on y reviendra plus tard.

L’ambiance

L’ambiance a clairement été le plus gros point noir de ce festival à nos yeux.

En effet, en plus du fait que l’event a été loin d’être sold out, une grande partie des personnes présentes a été très dure à motiver. Une grande partie du public était soit allongée sur les transats ou sur la plage ou sous les sapins près du mainstage surtout lors de la première moitié du festival. Il a fallu que les DJ’s se « fâchent » à de multiples reprises en appelant les gens à se rapprocher de la scène pour ne pas jouer devant une scène vide. Heureusement que Baptiste a une fanbase assez importante car c’est lui qui a un peu lancé le festival 5 heures après l’ouverture des portes… Du crépuscule à la fin du festival, la scène étant quand même davantage remplie même si l’ambiance n’était pas exceptionnelle.

En plus de ça, le public était très peu connaisseur et réagissait essentiellement aux mega hits d’Axwell Ingrosso, Avicii ou autres. Je ne suis personnellement pas un grand fan ni connaisseur d’Electro House mais la plupart du public ne semblait pas plus calé que moi, ce qui ne m’a pas permis d’apprendre beaucoup musicalement lors de cet event.

On a également aperçu beaucoup de gens bourrés, perchés et lourds tout au long de l’évènement malgré l’absence de bagarres et débordements majeurs.

Les scènes, le décor et le show

Le festival était composé de 3 scènes :

Mainstage : Le mainstage a clairement été une réussite. D’une taille relativement imposante, on a noté un effort considérable de décoration dont l’Inox Park voire l’EMF feraient bien de s’inspirer. Les écrans, les jeux de lumière et les flammes étaient bien gérés. Du haut niveau pour un festival français.

Origin Stage : Petite scène située à quelques mètres du lac pour danser sur des rythmes plus deep house les pieds de l’eau. Décor minimaliste mais amplement suffisant. Très peu de place sur le dancefloor mais le but était plus de pouvoir écouter les sons posés sur la plage ou sur les transats.

Owl stage : Petite scène pas forcément très en vue avec une programmation plus alternative (Hip Hop, Trap…). Décor minimaliste et ambiance un peu salon avec des chaises en bois, des canapés… Scène malheureusement quasiment toujours vide du début à la fin du festival.

Le son

Son assez fort sur l’ensemble des stages et notamment sur le mainstage où il était réglé plus que correctement. Même sur les kicks Hardstyle, le son rendait bien. Un point fort non négligeable.

Les sets

Voici un petit récap des sets qui nous ont marqué.

Dave Revan : venu pour clôturer le mainstage en Hardstyle, son set a été plus que moyen : plusieurs transitions ratées, des soucis techniques et un choix discutable de sous-pitcher son set. La sélection était bonne et il y avait plusieurs mash up et edit intéressants mais le Hardstyle sous pitché n’a pas du tout la même saveur. Malgré tout, le public a été réceptif et réactif et est resté en nombre, ce qui est déjà très bien.

Quentin Mosimann : il sait clairement gérer des publics « à la française » et a su obtenir l’adhésion du public dès le début de son set. Il a montré l’étendue de son talent de DJ, de pianiste et de chanteur tout au long de son live. Peut-être cependant une petite déception sur la fin de son set, un peu calme à notre goût.

DJ Baptiste : il a su varier les plaisirs lors de son set avec de l’Electro, de la Progressive House, de la Trap et un final Hardstyle (à 150 BPM) de 15-20 minutes pour réveiller un peu le public. C’est lui qui a vraiment lancé les hostilités.

Stadiumx : un set vraiment énergique. Leur sons Harmony avec Nicky Romero ou encore So much Love ont vraiment mis l’ambiance devant un public de plus en plus nombreux !

Sinon, nous avons particulièrement apprécié les sets electro-house d’Ovion et de Tom Tyger qui ont essayé de mettre l’ambiance durant l’après-midi malgré un public mou.

L’organisation

Malgré les efforts et la grande gentillesse de tous les bénévoles, l’organisation de l’Electric Lyon a montré beaucoup de lacunes qu’il faut impérativement corriger pour les prochaines éditions.

Premièrement, il faut savoir que le parc de Miribel Jonage est gigantesque (près d’1 km entre les deux extrémités). Avec aucune signalisation de l’entrée de l’événement, on a du faire plusieurs fois le tour du parc et de tous les parkings pour pouvoir se garer au plus près de l’entrée de l’événement.

Ensuite, une fois à l’intérieur du festival, aucun panneau pour indiquer les stages, les bars, les tokens, le first aid, les toilettes, les stands de nourriture… Aucun floorplan, ni de timetable par ailleurs, n’ont également été distribué à l’entrée; on est donc livré à nous-mêmes au milieu de ce parc où la moitié des installations sont destinées aux personnes hors du festival. Résultat, les gens se dirigeaient naturellement vers les installations les plus visibles, ce qui a rallongé les files d’attente.

Ensuite, le service au bar n’a pas été bon d’autant plus qu’il y avait un seul bar visible dans tout l’event. Le personnel n’était visiblement pas formé à servir des bières et a vite été dépassé. Résultat : plus de bière à 22h et des queues beaucoup trop longues. Qu’est-ce que ça aurait donné si l’event avait été sold out ?

Les verres consignés, même si ça permet de garder un souvenir, encombrent tout le monde une fois le verre terminé. Rien ne vaut un bon verre en plastique qu’on peut jeter ensuite, c’est moins encombrant, ça évite de perdre du temps avec les consignes et c’est certainement moins cher pour l’organisation.

Pour les points positifs, le système de tokens et de pouvoir en réserver à l’avance est intéressant. Très bonne idée également pour les food trucks, c’est appréciable de pouvoir manger de bons burgers ou de bons hot dogs en festival.

Les plus

– Le cadre idéal
– Le décor et l’apparence du mainstage ainsi que le show et les jeux de lumières associés
– La qualité du son
– La météo idéale
– L’implication des bénévoles

Les moins

– Public peu connaisseur et peu motivé dans l’ensemble
– Manque de diversité musicale
– Un stage sur 3 complétement vide
– Lieu non privatisé
– Plusieurs problèmes d’organisation : absence de signalisation de l’évènement et à l’intérieur de l’évènement, peu de toilettes et de bars, service au bar médiocre et pénurie de bière à 22h…

Les points d’amélioration

– Mettre des panneaux Electric Lyon dès l’arrivée à proximité du parc afin de ne pas se perdre.
– Mettre des panneaux indiquant les toilettes, les bars, les scènes, etc à l’intérieur du festival.
– Distribuer un floorplan et une timetable à l’entrée du festival.
– Revoir l’organisation au bar et éventuellement changer de prestataire.
– Privatiser le lieu : malgré le coût associé, il serait peut-être plus intéressant de raccourcir la durée de l’événement mais de le faire dans un endroit entièrement dédié au festival.
– Tester d’autres genres musicaux afin d’attirer un public plus diversifié et connaisseur, ce qui ne pourrait qu’améliorer une ambiance pas vraiment au rendez-vous. Au vu du nombre de personnes que nous avons croisés dans le public mais aussi dans l’orga avec des tee shirts, des bracelets ou des casquettes d’events Hard, il serait judicieux de tenter une scène Hard Dance dès l’année prochaine. Le public Hard est peut-être moins nombreux mais est toujours au RDV des événements de la région et est vraiment à fond. Il y a un également un public Techno et Psytrance importants sur Lyon donc pourquoi pas tenter ces genres-là. Pour nous, cantonner l’Electric Lyon à la House sous toutes ses formes serait une grave erreur stratégique. Mais le fait de mettre du Hardstyle en final cette année donne de l’espoir pour la suite.

Conclusion

Ce festival nous a laissé sur notre faim pour l’ensemble des raisons évoquées au-dessus mais nous remercions l’organisation et tous les bénévoles qui se sont impliqués à fond dans ce qui n’est que la deuxième édition de l’Electric Lyon, il ne faut pas l’oublier. On est certain que l’organisation va travailler sur l’ensemble de ces problématiques afin de nous concocter une édition 2017 de folie. On sera présent pour constater l’évolution. 🙂

Fondateur de Passion BPM en 2014 et toujours passionné par la musique électronique ! Bien que davantage tourné vers la Techno sous toutes ses formes, mon cœur bat et battra toujours pour la Hardmusic.

Lyon