Après une Techno Parade plus hard que jamais, nous nous sommes rendus à l’édition 2017 de Dream Nation, un des after officiels de la Techno Parade, à 2 minutes à peine de Paris. Avec 4 stages (Bass Music, Psytrance, Techno et Hardmusic) et une belle line-up composée d’une trentaine d’artistes, on espère passer une belle soirée.
L’événement commençait à 20:00, mais nous n’avons pu arriver qu’à 22:30. À l’origine, l’idée était de voir Megalodon à 22:00 sur le stage Bass Music, mais il s’avère que Trolley Snatcha et Bar9, remplaçants au pied levé de Kill The Noise qui a malheureusement dû annuler pour raisons privées (et qui devait jouer à 1:00), jouent finalement à 22:00. Du coup, on se chauffe sur la seconde partie de leur set. Un set plutôt efficace, avant d’enfin laisser place à Megalodon qui démarre à 23:00.
Megalodon ne déçoit pas. Ou en tout cas, pas les fans de son style et de ses drops décousus. Grosse ambiance, et public très passionné ! On observe quelques pogos au milieu du stage. On ne peut pas nier que le style est quasiment identique tout le long, un reproche régulier attribué à Megalodon. Mais si on apprécie son style, alors on aura adoré ce set qui n’a laissé aucun moment de répit. Grosse folie notamment pendant Dutty Skank.
A minuit, difficile de choisir entre tous ces artistes. On en profite alors pour naviguer de salle en salle.
Voici un bref récapitulatif des scènes du festival.
Bass Music :
La décoration et le show visuel étaient de bon niveau pour un festival français. Les jeux de lumière étaient bien gérés. On soulignera ainsi la puissance des effets visuels, mais des basses trop faibles, ce qui est bien regrettable pour un stage Bass Music.
Psytrance :
La scène était très colorée, ce qui allait parfaitement de pair avec l’esprit psychédélique lié à l’univers Psytrance. Il était assez spécial de voir les artistes mixer d’un telle hauteur mais on a apprécié l’originalité de l’idée. Le show visuel était correct. Dommage que cette scène se soit transformée en véritable sauna à même pas minuit.
Hardmusic :
La scène Hardmusic était la plus grande en matière de superficie, ce qui était plutôt impressionnant. De la même façon, nous avons été bluffés par les jeux de lumière et la quantité de lasers utilisés. Le public sur place, très réceptif, a semble-t-il apprécié.
Techno :
Scène petite et intimiste sans de gros efforts de décoration ou niveau show. Mais l’essentiel est ailleurs pour les amateurs de Techno qui n’ont besoin que du son pour apprécier.
On décide ensuite d’admirer la performance de Lenny Dee en salle Hardmusic, avec toujours autant de passion derrière les platines.
Nous explorons ensuite de stage en stage jusqu’au set de Doctor P en salle Bass Music. On notera un début de set un peu poussif, avec quelques sons un peu datés, et surtout un gros bug technique au milieu du set. On retiendra surtout cette bonne seconde partie, une fois le matériel de nouveau en marche. Nous avons particulièrement apprécié le légendaire Tetris, mais aussi « Borg » de FuntCase & Virtual Riot, toujours aussi lourd. Dommage qu’il n’ait pas enchaîné avec le remix de Downlink, ce qui aurait été la cerise sur le gâteau.
La seconde partie de l’event est marquée par une accélération du BPM moyen en salle Psytrance, le passage du Dubstep vers la Drumnbass en salle Bass Music, et du Hardcore vers le Frenchcore en salle Hardmusic.
Petit passage ensuite sur le stage Techno, et relative déception quant au type de sonorités jouées par Derrick May. Depuis dehors, on écoute de loin la performance d’Andy C, qui envoie du très lourd en variant les styles de DnB sur la scène Bass Music.
On profite 25 minutes du petit sound-system Reggae situé en marge des 4 stages majeurs, puis on reste un peu sur le stage Bass Music pour le début de Camo & Krooked. Mais il est temps pour nous de passer à la vitesse supérieure !
Direction donc le stage Hardmusic pour assister à une opération destruction par Radium, qui, comme à son habitude, ne fait pas dans la douceur, et c’est tant mieux ! 200 BPM de moyenne et peu de breaks, idéal pour ne pas se laisser abattre par la fatigue.
Une heure de Frenchcore nous suffit cependant, et la dernière heure se passe en Techno pour voir la légende Emmanuel Top et revenir en « douceur » à la réalité.
Une performance majuscule. Vraiment ce que la Techno (de l’époque, notamment) a de mieux à offrir, c’est-à-dire cette capacité à évoluer en permanence tout en gardant une base quasiment invariable. C’est un voyage d’une heure sans cassure, sans interruption, sans « héhé, hoho ». Chacun est dans son univers, et bouge sans forcer sur le rythme. Pas de violence, pas d’embrouille, juste du monde qui savoure, de façon certes assez individualiste, mais avec au final, l’impression de constituer une belle communauté.
C’est sur le titre culte Acid Phase d’Emmanuel Top que nous nous rendons vers la sortie après une soirée pleine de musique électronique diverse et variée.
Nous nous rendons alors vers ce qui faisait office de vestiaires afin de récupérer notre sac, ce qui sera le pire moment de la soirée. Nous avons dû attendre 3 heures dans le froid avant d’être servis. Les bénévoles étaient complètement pris de cours et dépassés par l’afflux impressionnant de festivaliers qui ne voulaient que récupérer leurs affaires pour pouvoir aller se reposer après cette grosse journée. A 9h, nous pouvons enfin rentrer chez nous, à la fois enthousiasmés par cette soirée au global mais également tristes et énervés de voir le retard monumental des festivals français en matière d’organisation par rapport à leurs voisins européens. L’organisateur a a priori prévu pour l’année prochaine un système de casiers plus moderne que les palettes en bois de cette année. On espère que les choses évolueront dans le bon sens car ce festival a un vrai potentiel.
Les + :
– La diversité musicale
– Le lieu qui est parfaitement adapté pour une manifestation de ce type.
– L’organisation en amont et pendant le festival : débordements assez bien gérés, flux assez fluides, pas de soucis majeurs.
– Le système cashless au bar, très fonctionnel et efficace.
– La qualité du son en Hardmusic et en Psytrance
– Le staff au bar très sympathique dans l’ensemble
– La taille des stages Bass Music et Hardmusic et le show visuel au-dessus de la moyenne pour un festival français
– Le côté intime du stage Techno
– Les performances d’Emmanuel Top, Radium et Megalodon
Les – :
– L’organisation catastrophique des vestiaires
– Les vigiles parfois trop peu enclins au dialogue
– Plusieurs bugs techniques et coupures en plein set. Ceci a vraiment gâché la performance de Doctor P entre autres.
– Le manque de basses sur le stage Bass Music
– La frange (pas si négligeable) de festivaliers incapable de connaître leurs limites
– La température insoutenable en salle Psytrance
En conclusion, ce festival est au-dessus de bien des soirées et festivals de ce type en France. Le lieu adapté ainsi qu’un show visuel de haute volée pour un event de ce prix en sont les deux principales raisons, en plus de la line-up variée et pointue qui est également un gros atout. Difficile donc de ne pas trouver son bonheur à Dream Nation pour quiconque aime la musique électronique. Cependant, la mauvaise organisation des vestiaires nous a donné une dernière image plutôt négative, ce qui est très regrettable. On espère que l’organisation va travailler sur ce point car on croit énormément au potentiel de Dream Nation à côté des quelques points négatifs que nous avons soulignés. Nous serons en tout cas certainement au rendez-vous de l’édition 2018.
Et vous, qu’avez-vous pensé de cet event ?
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