Nous avons été invités les 5 et 6 août derniers par ALDA Events à assister à Electronic Family, festival Trance organisé sur deux jours à Bois-le-Duc, à une heure d’Amsterdam. L’événement s’est déroulé à l’Autotron de Rosmalen et a rassemblé quelques milliers de fans de musique Trance sur les deux jours du premier week-end du mois d’août.
Samedi. Le festival a débuté sous une averse assez impressionnante à laquelle j’ai heureusement échappée par mon retard. Dominée par mes attirances pour la Trance classique d’antan, c’est naturellement vers le stage Trance classics sponsorisé par Desperados que je me suis dirigée. C’est un Menno de Jong en pleine forme qui nous fait l’audace de mixer un set 100% vinyles devant quelques aficionados de musique Trance de tous les âges.
Je me suis ensuite dirigée vers la scène Grotesque qui accueillait les artistes Trance uplifting du moment et surtout celui qui héberge la scène : RAM. Le néerlandais mixe devant une foule assez compacte et enthousiaste au son de ses morceaux. La décoration de la salle est assez soft mais pas mal lumineuse, on s’amuse beaucoup avec les LEDs et autres effets qui stimulent l’œil des festivaliers. J’ai, par contre, déploré à de nombreuses reprises l’acoustique de cette scène qui était un poil trop élevé pour moi et beaucoup d’autres. Instinctivement, je me suis donc tenue en retrait afin d’éviter une quelconque crise d’acouphènes.
L’air extérieur me manquant déjà, je sors pour venir de nouveau sur la scène Trance classics pour entendre ce qu’a à nous proposer Johan Gielen. L’artiste a bien lancé la machine de tubes classiques jusqu’au moment où il s’est mis à jouer un morceau antologique pour le cutter au moment du break. Déception pour moi, je m’attendais à ce qu’il joue des morceaux dans leur totalité.
Je me suis octroyée une pause déjeuner face au lac proposant une animation assez sympa, du pédalo dans un cygne. La météo était vraiment agréable et les quatre scènes du festival se rejoignaient en moins de 5 minutes vu la petitesse du site d’Autotron. D’ici j’ai assisté au set de Markus Schulz qui diffusait de la Trance tout ce qu’il y a de plus commerciale. Je n’ai malheureusement pas pu échapper à son titre hommage à Chester Bennington, leader vocal du groupe Linkin Park récemment décédé. J’aurais personnellement préféré qu’il diffuse l’original de « In The End » plutôt que cette version du morceau.
La curiosité la plus atypique du festival, la voici : la scène Psy. C’est un univers digne des festivals de Psytrance qu’ALDA a réussi à concocter. Des tissues psychédéliques ornaient la scène, le tout était très coloré et du sable était là pour nous masser les pieds. Certains n’hésitaient pas à retirer leurs baskets pour venir taper du pied sur ce sable. Le son était vraiment très propre, il manquait juste un bar à proximité pour s’hydrater dignement et quelques couchages supplémentaires pour se reposer, sinon l’endroit était idyllique et parfait.
Les scènes autour de la scène principale se clôturant toutes à 22:00, j’ai de nouveau battu le pavé de la mainstage pour assister au set d’Aly & Fila en compagnie de la performance vocale de Susana. Les propriétaires du label Future Sound Of Egypt ont concocté un set vraiment propre et ont fermé dignement cette journée du samedi.
Dimanche. J’ai attaqué la seconde journée du festival. Même si j’ai séjourné en hôtel, le festival proposait une partie camping où ces fêtards tchèques ont vraisemblablement pu apprécier les commodités sur place. En ayant déjà eu connaissance des lieux, j’ai apprivoisé aisément cette seconde journée.
Dès le commencement de cette après-midi, je constate un rajeunissement du public au festival. Jeunes et moins jeunes sont éparpillés sur toutes les scènes d’Electronic Family et je suis accueillie par un soleil et une chaleur agréables.
Je suis partie vers la scène Psy pour apprécier les vastes nuances Psytrance que proposait Anoebis dans son set orienté très Acid. Le public est plus que varié, chacun apprécie le son à sa façon et tout le monde voyage dans cet univers très coloré et atypique.
Est venu le tour d’Eddie Bitar, le grand prodige de la scène Psytrance Progressive. Ce brillant DJ a rapidement amassé une foule très compacte autour de son introduction et a mixé un set pour le moins surprenant. Allant de la Psy des plus underground vers la Psy de Neelix composée de vocals, le set m’a permis de voyager sur plusieurs continents.
Sean Tyas a ensuite pris le relais mais je me suis permise une halte à la scène Legends où Jochen Miller mixait. Le set ne m’avait pas plus emballé que ça à un tel point où peu de souvenirs me reviennent en tête.
Rank1 est venu sauver la scène avec ses morceaux classiques comme « Airwave », j’ai respiré la Trance que j’ai toujours aimée et cela m’a fait beaucoup de bien.
Ce moment du festival était tellement délicieux que je suis repartie vers les food trucks qui proposaient de bonnes façons de se restaurer. Entre les burgers au bœuf et les gaufres avec du Nutella et de la banane tout était fait pour que les festivaliers ne mourraient pas de faim monnayant quelques tokens en échange. Que ce soit pour la boisson ou la nourriture, j’ai à chaque fois été ravitaillée en moins d’une minute ! J’ai été ravie par le service du festival et les sourires chaleureux de chaque barmaids et autres serveurs.
Je suis partie faire un tour chez Vini Vici qui mixait de la Psy sur la scène Who’s Afraid Of 138?!. Bon on convient que son emplacement est assez mal choisi dans le festival vu qu’une scène Psy existe déjà et qu’il squatte la scène Uplifting mais les sonorités de son set étaient vraiment en adéquation avec l’atmosphère de la salle. De nouveau, la configuration acoustique de ce stage m’empêchait littéralement d’aller plus en avant dans la foule, c’est pourquoi je me tenais à l’écart jusqu’à ce que le son ne devienne insupportable.
M’est venue alors l’idée d’aller au mainstage histoire d’être bien placée pour le set de Gaïa. Le duo s’est fait attendre, préparation du matériel technique oblige… Emma Hewitt a donc eu l’ingénieuse idée de reprendre un titre vocal a capella faisant la foule chanter à l’unisson de toutes nationalités confondues. Après quelques minutes d’attente, le duo Gaïa a fait son apparition. L’introduction était digne de leur univers mystique et éclectique. Armin van Buuren et Benno de Goeij ont toutefois eu des soucis de raccords et de communication puisque deux morceaux se sont enchaînés sans la moindre cohérence et transition propre. Malgré cela, ils ont pu diffuser leur discographie connue de toutes et de tous avec leur titre mythique « Tuvan ». La fin de leur set a été très rapide, ce que j’ai déploré mais j’ai été plutôt satisfaite de cette journée.
En conclusion de ce week-end passé à Bois-le-Duc, le bilan du festival était plutôt mitigé. Bien que l’organisation et le service aient été parfaits tout au long du festival, j’ai pu déplorer un nombre vraiment peu conséquent de festivaliers. Placé à la frontière de l’Allemagne, le festival a peut-être payé les frais de sa distance de la Belgique ou de la France et qu’on se le dise, un néerlandais ne fera jamais plus d’une heure de route pour se rendre à un festival de cette petitesse. J’ai, pour ma part, préféré les éditions précédentes où Electronic Family se tenait au Bois d’Amsterdam. Par ailleurs, on peut se demander si l’âge des participants ne serait pas un frein au développement du festival pour un futur proche car il y a peu de jeunes pour reprendre la relève et du point de vue des artistes, la scène Trance peine à se renouveler. Seuls quelques rares jeunes DJ dans le secteur de la Progressive comme Andrew Rayel ou David Gravell, peuvent rafraîchir ce panel dans le genre, autrement les éditions prochaines pourraient être compromises. Sur ce constat très personnel, j’espère que mon compte-rendu vous a plu. N’hésitez pas à le commenter pour y donner votre avis et si l’envie vous dit, de le partager ! A très bientôt !
Photos : ALDA Events & Cécile Colleter (food-truck Citroën)