Du 18 au 20 août derniers, le festival phare de l’organisateur néerlandais d’événements Hardmusic B2S soufflait sa vingtième bougie.
Pour marquer le coup, B2S annonçait une édition plus Hard que jamais avec plusieurs shows spéciaux, des animations, des afters et des befores encore plus nombreux dans le camping, en plus d’une programmation toujours aussi fournie et variée dans le spectre de la Hardmusic.
Les promesses ont-elles été tenues ? Notre équipe était présente du début à la fin de l’event, voici donc plusieurs éléments de réponses dans notre récap complet !
“Bienvenue dans la ville la plus bruyante du monde”
Decibel. Ce mot évoque pour le commun des mortels une simple unité de mesure de la pression acoustique. Mais pour les amateurs de Hardmusic, il résonne comme le nom d'une institution légendaire. Depuis 2003, Decibel Outdoor est un temple de la Hardmusic, célébrant cette année ses 20 ans d'existence.
Dès l'entrée du festival, le message est clair et sans équivoque : “Welcome to the loudest city on Earth”. Le thème de Decibel n'est donc autre que celui d'une métropole vibrante où chaque note est amplifiée à l'extrême. La cité de Decibel vit et respire au rythme de la Hardmusic se muant en un environnement palpitant où chaque festivalier devient un citoyen actif et participant, contribuant à faire battre le cœur de Decibel. Dans cette ville unique, la musique n'est pas qu'un simple divertissement : elle est une façon de vivre, un hymne unificateur, un cri de ralliement pour les âmes passionnées.
Au cœur du Beekse Bergen à Hilvarenbeek aux Pays-Bas, b2s a adopté une approche thématique réussie transformant l'espace en une "ville sonore". Les scènes sont structurées et disposées de façon stratégique pour garantir une transition fluide entre les différents genres musicaux.
“Camping Paradis” en mode Hardmusic ? Allons-y !
Chaque année, Decibel fait le maximum pour offrir une expérience incomparable aux festivaliers et l'édition 2023 ne faisait pas exception.
L'agrandissement de la scène “City Hall” du camping, lieu de rencontre ultime pour danser avant et après le festival, a été une amélioration notable par rapport aux années précédentes. Elle était auparavant petite et bondée, mais cette année, elle offrait beaucoup plus d'espace pour danser, créant une expérience nettement plus agréable.
Situé à côté de la grande scène du camping, le “Rave Cafe” offrait une expérience plus intime dans un chalet faisant office de bar. Avec des sets de DJs comme Luna, Anime et DJ Medved et avec des sons allant de la Russian Hardbass au Hardcore en passant par la Techno, c'était un lieu unique pour sortir un peu des sets Hardmusic habituels.
Le festival n'était pas uniquement axé sur la musique. Diverses activités étaient proposées telles qu’un Laser Game, l'Uptempo Breakfast, des massages et même une salle de fitness. La variété était le mot d'ordre ; il y avait quelque chose pour tout le monde, quels que soient les goûts et les humeurs.
La possibilité de commander des articles via l'application Smartphone de Decibel était une commodité appréciée. Le système de click&collect a rendu l'expérience encore plus fluide, permettant aux campeurs de passer moins de temps en file d'attente et plus de temps à profiter du camping et de ce qu’il propose. Il était possible de commander des packs de bières, des sodas, le petit déjeuner au Breakfast Club. Serait-ce le début d’une “uberisation” au sein des festivals ?
En ce qui concerne l'animation du camping, Jason Payne et Lip DJ ont assuré le réveil le vendredi et le samedi avec une parade énergique, tandis que le dimanche, la parade "Savage Sunday" dirigée par Spitnoise a permis de donner du peps au réveil, parfait pour attaquer la journée ultime du festival. Sans oublier une mini-scène située vers le centre du camping à côté des douches pour pouvoir parfaire son maquillage tout en hakkant !
Tour d’horizon des 12 scènes du festival
Decibel Outdoor propose une palette variée de scènes numérotées de 1 à 12, où les styles musicaux changent d'une journée à l'autre. Il est également à noter que depuis plusieurs éditions, B2S, l'organisateur du festival, a cessé d'utiliser les noms de ses anciens événements. Voici un aperçu de ce que les festivaliers ont pu découvrir cette année :
1. Mainstage (samedi et dimanche)
Moins imposante qu'en 2022, cette scène se rattrape par l'utilisation innovante du VJing pendant certains sets et plus essentiellement les Lives. Elle conserve certaines couleurs de l'année précédente, avec une forme centrale hexagonale rappelant le logo du festival. Mention spéciale pour les compartiments numérotés 1 à 6, mis en place pour le show des 20 ans le samedi.
2. Uptempo (samedi) / Xtreme RAW (dimanche)
Une grande scène couverte, adoptant une forme de dôme.
3. Hardcore (samedi) / Raw Classics (dimanche)
Nichée dans la partie forestière du site, cette petite scène intime s'épanouit avec un centre hexagonal et des lyres évoquant la fleur de lotus de Qlimax 2008.
4. Indus & Terror (samedi) / Hard Techno (dimanche)
Cette scène mise sur un décor assez rustique et en bonne harmonie avec l’environnement de la forêt.
5. Battles (vendredi) / Xtreme RAW (samedi) / Uptempo (dimanche)
L'une des principales scènes de Decibel Outdoor. Son allure Cyberpunk/Synthwave rappelle les derniers décors de Loudness.
6. Hard Techno (vendredi) / Hardcore Classics (samedi) / Frenchcore (dimanche)
Positionnée sur une jetée entre les scènes 5 et 8, elle se cache derrière la verdure. Son décor est rustique comme la scène 4.
7. Future District
Proche de la scène 5, elle se présente comme un petit bunker ou entrepôt désaffecté avec des graffitis à l'effigie du festival.
8. Sound of Decibel (vendredi) / Hardstyle Classics (samedi) / Hardcore Classics (dimanche)
Rend hommage aux classiques de la Hardmusic. Elle se distingue par son grand voile d’ombrage central et sa devanture colorée.
9. Scène Desperados : Jump (vendredi) / Hard Techno (samedi) / Hardstyle (dimanche)
Installée sur un plan d'eau, elle offre un décor tropical en partenariat avec la bière Desperados.
10. Hardcore & Uptempo (vendredi) / Live Stage (samedi et dimanche)
Grande scène couverte surplombant le lac. Le décor, minimaliste, met l'accent sur le VJing, avec un grand écran central en forme de triptyque. La présence des ventilateurs au-dessus de la scène ajoutait un peu de fraîcheur.
11. Party Style
Proche des scènes 5 et 7, sa structure en dôme est agrémentée de miroirs déformants pour une ambiance décalée pendant les sets.
12. Mainstage (vendredi) / Pussy Lounge (samedi) / Hardcore (dimanche)
Troisième grande scène du festival, elle arbore un style tropical avec un look de temple et des palmiers. Les animations VJing oscillent entre des cascades d'eau le vendredi et le samedi puis des images volcaniques le dimanche durant le Savage Sunday.
Un gâteau d’anniversaire au goût “mi-figue, mi-raisin”
Célébrer les 20 ans d'un festival, surtout pour Decibel, suscite de grandes attentes. Ces moments si particuliers et émotionnels ont été soulignés avec un certain panache mais également avec une pointe de déception.
Tout au long de la grande allée principale du festival, des arches chronologiquement ordonnées marquaient chaque période de l'existence de Decibel, de 2003 à 2022. Éclairées par quelques spots lumineux, elles s'illuminent agréablement à la tombée de la nuit. En passant sous ces arches, on pouvait admirer des photos historiques, parfois pixelisées, évoquant une nostalgie pour ceux ayant vécu les premiers moments du festival. Il y avait également quelques tags disséminés dans le festival reprenant les différents anthems comme “Craving For The Beat “ ou encore “Back Again”.
La célébration principale des 20 ans s'est déroulée sur la Mainstage, le samedi de 23h à 23h30. Ce fut un mix chronologique de tous les Anthems du festival, agrémenté de feux d'artifices, de lasers et d'un VJing particulier grâce aux compartiments numérotés de 1 à 6, chacun affichant des vidéos des anciennes éditions. Le show, se terminant sur l'anthem d'Act of Rage & ATILAX nommé "Raging City", était suivi du set d'Act of Rage.
Toutefois, malgré ces touches commémoratives et le show de célébration de la Mainstage, l'effervescence attendue autour de cet anniversaire a semblé s'essouffler durant le reste du festival. Il est regrettable que l'organisateur n'ait pas capitalisé davantage sur cette occasion, Decibel Outdoor étant un pilier de la Hardmusic, au même titre que Defqon.1. Espérons que B2S prendra note pour les 25 ans du festival en 2028.
Des sets explosifs
La programmation proposée sur les trois jours était impressionnante et réunissait quasiment toute la scène Hardmusic. Quelques absences comme celles de D-Block & S-te-Fan, Headhunterz ou encore Isaac sont dommageables mais nous avions déjà bien de quoi faire.
Nous n’avons bien entendu pas pu couvrir l’ensemble des sets mais nous vous proposons nos coups de cœur du week-end, des sets les plus attendus aux belles surprises.
Vendredi
Amateurs de Hardstyle de la première heure, nous avons passé la plupart de la journée sur le stage Sound Of Decibel qui proposait une line-up alléchante. Nous ne savions pas vraiment si les sets allaient être 100% oldschool ou une sorte de mélange entre neuf et ancien. Dès les premiers sets, nous avons eu notre réponse : 100% Hardstyle à l’ancienne, ce qui n’était pas pour nous déplaire. Nous avons suivi quasiment dans leur intégralité les sets de Max Enforcer, B-Front, Psyko Punkz et Wildstylez qui nous ont régalé. L’ambiance était fantastique entre passionnés de Hardstyle qui reprennent à tue-tête tous les classiques allant de Lost In Paradise au célèbre Mysterias de B-Front en passant bien sûr par Lose My Mind, FTS ou encore Year Of Summer, en présence d’ailleurs de Niels Geusebroek pour l’interpréter en live. Mention spéciale à Max Enforcer qui a enchaîné les cut edits à un rythme effréné, nous n’étions pas prêts à ça en tout début de week-end !
Sur la scène Future District, nous avons apprécié le set de Delius qui est un des futurs talents les plus prometteurs en Raw selon nous et qui a proposé ses kicks propres et destructeurs avec un soundsystem réglé au poil. Il a passé également pas mal de morceaux d’E-Force de même que le classique Godcore de The Machine et Geminizers qui rappelait de bons souvenirs.
Samedi
Nous avons ouvert la journée tout en douceur sur la scène Pussy Lounge avec le “Lovely Launch” proposé par Geck-o. Avec des morceaux Trance à l’ancienne, des sonorités Techno à la sauce Geck-o comme l’indémodable Soul Train et un final Hardstyle oldschool, c’était la meilleure façon de commencer cette nouvelle journée de Decibel.
Nous sommes revenus plus tard sur la Pussy Lounge pour le set spécial “Italian Icon” autour du duo TNT. Avec les classiques du duo au début puis leurs sons plus récents en final, nous avons passé un excellent moment.
Bien servis la veille en matière de Hardstyle oldschool, nous nous sommes arrêtés sur la scène Hardstyle classics uniquement pour le set de Wasted Penguinz. Nous nous sommes régalés avec les sonorités mélancoliques et euphoriques de l’ex-duo qui ont quelque peu vieillies mais dont le côté émotionnel reste intact. Pontuz et Mc Tellem au micro ont bien versé leur petite larme à la fin et nous n’en étions pas loin de même que les nombreux passionnés qui arboraient fièrement leurs casquettes et tee-shirts Wasted Penguinz. C’était un peu la séquence émotion de la journée.
Dans le même temps, une partie de l’équipe s’est rendue sur la scène Hardcore pour vivre un moment tout aussi nostalgique avec le set spécial de Tha Playah, qui jouait les meilleurs classiques de son album Walking the line, sous le soleil, au coeur de la forêt. Comme à Dominator, nous avons passé une heure hors du temps entre Why so Serious, les remixes de Mastah of shock et de Bling Bling ou encore Imperial ! Ces morceaux intemporels nous font toujours autant vibrer et le public a une nouvelle fois été conquis.
La montée en puissance a pris une tournure plus intense que prévue avec la performance du duo Riot Shift sur la scène Xtreme Raw qui s'est révélée particulièrement enflammée. Ça tapait fort à chaque drop ! Le lightshow, en parfaite harmonie avec la puissance des tracks, était si intense qu'il flirtait avec les limites. Des passages comme 'Text to Speech' d'Anderex et d'autres morceaux notables du duo allemand nous ont ravis. Une performance vraiment appréciée par notre équipe en s’approchant doucement mais sûrement de la fin de la journée !
Dans le même temps, sur la mainstage, D-Sturb présentait un live exclusif : Playground 04 : Story. Dans la lignée des trois premières étapes, il avait développé des visuels uniques et une histoire propre à ce show à Decibel. Se passant dans le désert, le déroulé du scénario était agréable à suivre et sa nouvelle track, Story, a bien fonctionné. La demi-heure est passée très vite sur cette mainstage blindée et nous avons pris beaucoup de plaisir grâce à ce producteur qui sait se renouveler tout en gardant le juste équilibre entre les aspects mélodiques et agressifs de ses tracks. Encore un challenge brillamment relevé par le Néerlandais.
Nous avons ensuite assisté au show des 20 ans puis avons filé sur la scène Live pour assister à Unresolved presents Alternate Identity. Nous avions bien aimé son album sorti en avril dernier et ce live nous a également beaucoup plus. L’artiste ukrainien joue lui aussi des morceaux très mélodiques puis des kicks biens durs comme on les aime. Le mélange des deux styles s'opère parfaitement et à l’image du live de D-Sturb, nous n’avons pas vu le temps passer. Le morceau No Mercy semble être la parfaite illustration de cette dualité. Unresolved semble s’être enfin trouvé, comme il l’indiquait sur ses réseaux sociaux il y a quelque temps. Ce live est à ne pas manquer durant les prochains festivals où il prendra place !
Nous sommes enfin restés pour le showcase explosif d'Anderex et Mutilator, baptisé “Neon Future”. Continuant sur la lancée de Riot Shift, nous avons été emportés une fois de plus, cette fois pendant 45 minutes ininterrompues. Le thème Cyberpunk, au cœur de ce live, a fait son effet, insufflant une dynamique percutante qui pourrait inspirer de futurs producteurs d'Xtra Raw. Cet aperçu futuriste et vibrant est unanimement approuvé par notre équipe. Ce final explosif était parfait pour terminer la soirée !
Dimanche
Comme le vendredi, nous avons squatté le stage Raw Classics une bonne partie de ce Savage Sunday pour nous rappeler aux bons souvenirs des origines du Raw Hardstyle. Nous avons suivi une bonne partie des performances de The Pitcher qui représentait le label Fusion Records, Digital Punk pour les classiques de A² Records, Artifact ambassadeur des pépites d’End of line et enfin Thera avec son label Theracords. Là encore, malgré un soleil écrasant et la fatigue des deux premiers jours, le public était réceptif à chacun des morceaux joués. Nous avons notamment adoré le set de Digital Punk qui a enchaîné ses classiques et ceux du label allant des morceaux de Gunz For Hire aux bombes d’E-Force.
La belle surprise de la journée revient au live du collectif Xception sur lequel nous sommes tombés un peu par hasard en début de journée, sur la scène Live. Connus surtout pour les collabs avec Da Tweekaz, D-Sturb ou encore Ran-D, leurs morceaux interprétés en live et agrémentés de shows avec des danseuses nous ont mis des frissons inattendus. C’est clairement un concept qui a du potentiel et qui est à suivre de près.
Sur le Mainstage, nous avons suivi en partie les sets de E-Force, Gunz For Hire et Rebelion. Mention spéciale au live “Baddest on the Block” des Gunz For Hire qui a littéralement embrasé la scène avec un VJing de grande qualité autour de l’ambiance sombre et macabre du duo qu’ils réussissent à garder intact tout en le renouvelant malgré les années qui passent.
De retour sur la scène Live Stage, Devin Wild a marqué nos esprits avec son expérience 'The Innergame', un show à la fois visuel et sonore. Habillé de son costume futuriste, l’artiste du label Scantraxx a offert un véritable spectacle, mélangeant avec audace les sonorités Techno et Hardstyle. Le VJing, plutôt psychédélique, a ajouté une dimension immersive au live. Des titres tels que "Mindtravel", "Exhale", et "Scorpio" se sont distingués, insufflant une puissance et une énergie qui ont persisté tout au long du live. Une belle réussite qui atteste une fois de plus de la créativité et de l'innovation dont fait preuve Devin Wild.
Pour clôturer la scène Future District, Decibel a fait appel à un des talents émergents de Barbaric Records : Rosbeek. La foule était nombreuse sous le petit hangar pour profiter de ce style d’Uptempo très populaire en ce moment. Après avoir passé l’edit de son titre Bounce, il a enchaîné ses morceaux connus comme Switchblades ou encore sa dernière sortie Hennessy. Malgré la chaleur étouffante, nous avons passé un super moment et avons hâte de voir évoluer cet artiste qui va continuer de jouer sa musique sur de plus grandes scènes.
Enfin, nous avons apprécié les sets Techno proposés par AniMe et Luna sur le Rave Café lors de l’after. Il était amusant de les voir mixer des sons sortant de leur champ habituel. Ils étaient très concentrés et attentifs aux platines, on sent que ces sets ont demandé beaucoup de préparation. Le rendu était vraiment excellent pour nous autres adeptes de Techno depuis quelques années.
Une organisation soulevant des questions
Comme souvent aux Pays-Bas, l’organisation était très carrée dans l’ensemble.
Tout d’abord, il faut savoir que le site de Decibel est immense. Pour aller de l’extrémité du festival à celle du camping à l’autre bout du site, il faut prévoir une bonne demie heure de marche. Cependant, il y a de nombreux panneaux permettant de se repérer facilement, les points “Toilet” sont indiqués en très gros de sorte qu’on ne puisse pas les louper. Les flux sont très bien gérés aux différentes entrées de même que les files d’attente aux stands de boissons, restauration ou tokens n'excèdent jamais une dizaine de minutes. Les différentes scènes étaient indiquées par un numéro, ce qui permettait de s’y retrouver car de nombreux stages changeaient de style chaque jour. L’application Decibel Outdoor Festival, très propre et pratique, permettait également de pouvoir consulter la map afin de se repérer facilement.
Cependant, plusieurs points majeurs ont attiré notre attention.
Premièrement, la fouille était très aléatoire à l’entrée du camping. L’ouverture prévue le vendredi à midi a été avancée à 10h-10h30 devant l’afflux de festivaliers. Une fois arrivé au point de fouille, chacun devait appuyer sur un bouton, soit c’était vert et on pouvait passer sans se faire fouiller, soit c’était rouge et on se faisait fouiller. Nous avons vu beaucoup de vert, ce qui n’était pas très rassurant. Nous avons l’impression que B2S a été dépassé et a tout fait pour que l’entrée se fasse le plus rapidement possible afin de ne pas se retrouver avec des scènes vides pour l’ouverture du festival prévue à 15h.
Il y a également à redire par rapport à la gestion de l’arrivée des voitures. Notre équipe est arrivée en bus et nous n’avons pas eu de problèmes majeurs malgré des consignes plutôt approximatives données aux chauffeurs. Cependant, les files d’attente étaient monstrueuses du côté de l’entrée voitures. A priori, aucune vérification n’a été effectuée et certains ont pu se garer gratuitement sans aucun contrôle des tickets parking coûtant quand même une bonne trentaine d’euros… Ce point avait déjà été évoqué à Defqon.1, nous trouvons surprenant que les mêmes erreurs se répètent.
Enfin, nous ne pouvons que déplorer les décès qui ont endeuillé cette édition de Decibel. Deux morts ont été confirmées par la presse néerlandaise : un jeune de 19 ans retrouvé mort dans sa tente le samedi matin et un autre retrouvé au bord du canal à côté du festival le lundi matin. Certains évoquent deux morts supplémentaires ainsi que des actes de violence. Nous pensons que la sécurité n’était pas optimale notamment au camping où il y avait peu voire pas de stands de sécurité et de prévention malgré des rondes régulières. Peut-être qu’une fouille plus poussée aurait pu éviter quelques drames. Nous savons que la responsabilité individuelle est inhérente au modèle néerlandais qui prône la liberté de chacun dans ses actions. Cependant, il serait peut-être bien de s’inspirer de la France sur ce point où de plus en plus de festivals collaborent avec des associations et médiateurs dédiés à la prévention avec des “Safe Places” qui peuvent être précieux notamment pour les plus jeunes. Nous ne pouvons que rappeler à chacun que la consommation de drogues au même titre que celle d’alcool n’est pas automatique et doit se faire de façon raisonnée et en bonne connaissance de ses limites. Un festival comme Decibel est exigeant physiquement et savoir se gérer est indispensable afin de passer un week-end festif et inoubliable. Nous espérons en tout cas que ces événements ne remettent pas en question la pérennité du festival et que B2S saura apporter les réponses nécessaires.
Les +
- Une programmation toujours aussi impressionnante et éclectique permettant de parler à tous les passionnés de Hardmusic des années 2000 à 2023.
- Un soundsystem puissant et un son réglé à la perfection sur la majorité des scènes.
- L’organisation à l’intérieur du camping et la diversité des animations et activités proposées.
- La “City Hall” enfin à une taille convenable par rapport aux années précédentes pour les pré/after parties.
- Un Savage Sunday très explosif sur les scènes principales !
- Une nourriture variée et de qualité au “Food Market”. Mention spéciale également au bar à bières.
- La qualité des lightshows la nuit tombée.
- Le mise en avant du VJing sur écrans LED, notamment sur la scène Live et le Mainstage, qui n’est pas encore aussi aboutie en Hardmusic que dans d’autres styles mais qui semble être la voie prise par B2S pour l’avenir.
Les -
- Les shows dédiés aux 20 ans auraient pu être plus qualitatifs en mettant davantage en avant l’histoire du festival, par exemple avec les anciens noms de scènes et pas uniquement les anthems.
- Des scènes globalement moins impressionnantes visuellement et fournies en décoration par rapport aux précédentes éditions, ce qui est déceptif pour une édition anniversaire annoncée comme telle par B2S.
- L’organisation approximative à l’entrée du camping.
Conclusion
Decibel Outdoor est clairement le festival de référence pour tout amateur de Hardmusic qui se respecte de par la qualité du son, la diversité et la qualité de la programmation sur lequel il n’y a rien à redire. Nous nous sommes clairement régalés partout où nous sommes passés.
S’il y avait encore besoin de le prouver, il n’y avait qu’à voir les scènes bondées et le son sortant de la plupart des tentes pour se rendre compte que l’Uptempo et l’Xtra Raw sont clairement les styles majoritairement écoutés désormais en Hardmusic… Pour le meilleur ou pour le pire ?
Nous sommes un peu restés sur notre faim par rapport à la célébration du vingtième anniversaire qui aurait pu être poussée plus loin à notre sens. Les scènes sont globalement moins massives et décorées par rapport aux précédentes éditions malgré des efforts louables sur le VJing, ce qui nous laisse une impression contrastée.
Malgré les quelques problèmes soulevés à l’entrée dans le camping, toute l’organisation ainsi que les animations, afters et befores proposés ont vraiment été à la hauteur et nous avons senti un véritable upgrade par rapport aux précédentes éditions. Nous conseillons vraiment à ceux qui n’ont pas testé l’expérience de ne pas venir uniquement le samedi mais de partir à l’aventure le week-end entier dans le camping ! Vous ne le regretterez pas.
Nous espérons enfin que les drames qui ont pu émailler cette édition de Decibel et qui laissent une certaine amertume feront réfléchir l’organisateur et les festivaliers par rapport aux comportements à adopter, afin d’avoir une prochaine édition encore plus “bruyante” du 16 au 18 août 2024 !
Crédits photo : B2S / Passion BPM / PRDX